vendredi 11 mars 2011

« Ne pas avoir d'idées et savoir les exprimer. C'est ce qui fait le journaliste ».


Esquisse.


Après maintes réflexions, après bien trop d'atermoiements, après des acquis de conscience sous-pesés, j'ai décidé de publier cet article sur mes impressions, et qui restent uniquement personnelles, vis-à-vis de mon travail de journaliste. Par paranoïa ou prudence, je souligne que cet article ne relève qui de sentiments propres, et ne mettent pas en cause le journal avec lequel j'ai eu la chance de travailler. La citation est de Karl Kraus. La photo, de wam.

Une entrée laborieuse pour un article qui a tant tardé à paraître. C'est très dommage, mais c'est ainsi. Il y aurait certainement trop à dire sur le journalisme, et je tenterai de me contenter de peu.

Le journalisme est sombre. Frustrant. Incomplet. Dépassé. Je soupçonne le journaliste de n'avoir jamais existé, et de n'exister jamais. Je le soupçonne de secrètement participer à l'ode général au vide, en acquiesçant de la tête, sans savoir ce qu'il fait. Une expérience est toujours décevante, ne serait-ce que parce qu'elle « ramène inlassablement l'inconnu au connu ». Celle-ci le fut donc. Je ne sais pas si cela est du à mon caractère, ou à ce qu'est, et dans ce cas, ce que devrait être le journalisme. Jamais ne me suis-je enchanté des interviews, qui restent des saisies en surface d'une réalité bien plus profonde. Jamais ne me suis-je réjouis d'une rédaction charcutée à coups de serpe, et qui, avec le temps, finissait par s'autocensurer. Jamais ne me suis-je emballé du résultat médiocre de travaux faits dans l'urgence, et parfois le désintérêt le plus complet. Jamais ne fus-je séduit par la semi-liberté atroce qui s'impose au journaliste. Il pense choisir son sujet, sa trame, son axe, tout en restant calfeutré dans un océan de possibilités qui ressemblent davantage à une piscine sans aucune issue.

Alors bien sûr, je dois, par honnêteté intellectuelle, mesurer mon propos, en soulignant que la curiosité, la page blanche à remplir, l'habitude du style, sont tant de situations qui peuvent éventuellement fournir au journaliste, expert ou non, une satisfaction, disons, substantielle. En outre, la responsabilité, colossale, qui lui incombe, tant dans son style que dans son ton, dans son regard que dans son rapport au monde, est d'un intérêt réel, aussi médiocre et peu lu que puisse être son travail. Ces conditions qui poussent, inévitablement, le rédacteur à réfléchir sur la projection de l'autre, sont extrêmement enrichissantes. Mais c'est l'artificialité de la fonction qui me semble submerger, noyer, sa plume. En s'inscrivant de manière permanente dans une logique de critères, d'objectifs, de rendements, le rédacteur plonge. Dans un regard sans savoir. Dans une interprétation sans passion. Dans une analyse qui fait fit de toute méditation. Dans une certaine mesure, j'y ai vu la mort de tout l'érotisme (Marc Edouard, si tu m'écoutes) dans lequel doit baigner l'écriture, aussi limitée soit-elle. Une parenthèse ici. Au cours de ce stage, je me suis dit que l'écriture, parce qu'elle doit être gratuite (et donc antijournalistique), était forcément liée à une forme d'ennui. L'ennui, « ce fruit de la morne incuriosité », serait-il une raison d'écrire ? Comme l'on fait des enfants par ennui, n'écrirait-on depuis le vide, et pour lui ? Il me semble que l'inspiration ne saurait y être directement liée. Elle ne naît point du vide, ou plutôt, ne peut y rencontrer sa source. Si elle peut s'en nourrir, elle ne saurait s'en contenter. J'en arrive à penser que la grande majorité du monde a une tendance très marquée à s'emmerder profondément. Le pire n'est peut-être plus dans l'ennui en lui-même, sinon dans l'impression partagée d'un devoir-être, qui, par définition, ne pourrait s'incarner jamais. C'est peut-être cela, l'état mélancolique : la différence consciente entre l'être et le devoir-être. Mais je m'écarte. Pourquoi donc écrire ? Certainement pas par obligation. Alors par passion, par pure curiosité ? Par désœuvrement ? Par envie ? J'en suis arrivé à la conclusion que l'on écrit comme l'on rêve. Par inconscience. Par projection. Par disponibilité.

Mais je ferme cette parenthèse imbécile.

Je me suis rendu compte que c'était aussi ma première réelle plongée dans l'océan de l'entreprise. Dans les méandres d'un rapport poussiéreux à l'autorité. Dans la difficulté d'être toujours en tort, toujours en avance, en retard. D'être toujours à coté. Et comme sont vicieuses les quelques marques de gratitude de vos interlocuteurs qui vous font penser que votre travail revêt un intérêt de quelque acabit. Comme il est facile de s'y vautrer et de s'y complaire. Plus que jamais, j'ai envie de lutter, tout en ayant déjà laissé mes armes derrière moi. De me dire que je pourrais être journaliste, et que je ne le serai jamais. Le journalisme n'est pas fait pour moi. Ma perversion narcissique tendrait à dire qu'il n'est fait pour personne.


Mais c'est un peu comme la politique. Si nous la laissons de coté, qui la reprendra en main, sinon les dignes successeurs des encatanés actuels ?

« Je suis journaliste. Je suis partout. J'entends tout. J'écris tout ce que j'entends, et j'invente ce que je n'entends pas ». Dac & Blanche.

Tudy


Y para mis amigos que no hablan francés (waaaaahou. Lo siento para todos los errores que quedan).

No tener ideas y saber exprimirlas. Es lo que hace un periodista”.


Bosquejo.

Después de muchas reflexiones, de varios retrasos, después de demasiadas prorrogas, decidí publicar este articulo que revela mis sentimientos, y que quedan únicamente personales, sobre mi trabajo de periodista. Con paranoia, o quizás prudencia, tengo que subrayar que este articulo concierne impresiones propias, y no acusa en cualquiera forma que sea el periódico en lo cual trabajé. La citación es de Karl Kraus. La foto es mía.

Una introducción difícil de un articulo que, obviamente, tiene un retraso lamentable. Mi prudencia es una lastima... pero así es. Tendría demasiadas cosas a decir sobre el periodismo, y tendré que contentarme de muy poco.

El periodismo es triste. Frustrante. Incompleto. Desbordado. Sospecho que el periodismo jamas existió, y que jamas existirá. Lo sospecho de participar, de manera secreta, a la oda general al vació, aceptando su destino, sin saber de verdad lo que hace. Una experiencia debe ser una frustración. Simplemente porqué “lleva incansablemente el desconocido al conocido”. Esa experiencia fue una decepción. No sé si se puede explicar a la luz de mi propia personalidad, o a lo que es, o, en este caso, lo que debería ser el periodismo. Nunca me encanté de las entrevistas que tratan superficialmente realidades más profundas. Nunca me alegré de esta redacción artificial, que, con el tiempo, empieza a auto-censurarse. Nunca me entusiasmé del resultado mediocre de trabajos hechos en la urgencia, y, desgraciadamente, a veces, en el desinterés el más profundo. Nunca estuve seducido por la teórica libertad del periodista, que piensa seleccionar su proprio sujeto, su propio tema, encerrado en lo que parece más a una piscina sin salida que a un océano de posibilidades.

Obviamente, sometido al deber de la honestidad intelectual, tengo que matizar mi opinión, subrayando que la curiosidad, la felicidad de llenar una pagina blanca, el disfrute de desarrollar su propio estilo, participan a dar al periodista, experto o no, una satisfacción real. Ademas, su responsabilidad, es decir elegir su mirada, su contacto con el mundo, su manera de relatar acontecimientos, es realmente interesante, aun para lo peor o lo más pequeño de los trabajos. Esas condiciones permiten, inevitablemente, al autor de reflexionar sobre la proyección de los demás, de su propia persona. Pero, a mi me parece que la artificialidad de su función se impone sobre su estilo. Inscribiéndose en una lógica de objetivos, y intentando corresponder a los criterios de sus lectores, muere la inocencia necesaria a todo tipo de escritura. Y se forma una mirada sin saber, una interpretación sin pasión, una análisis sin meditación. A mi humilde juicio, se muere todo el erotismo (concepto desarrollado por un we'on francés, señor M.E. Nabe) en lo cual debe bañarse, en todo tiempo, en todo lugar, la escritura. Una paréntesis aquí. Durante mi practica, pensé que la escritura, tomado por ella, y simplemente para ella, debe ser gratuita (y, en ese sentido, oponerse a todo trabajo periodístico), es decir vinculada a una forma de aburrimiento. ¿El aburrimiento, “fruto de la monótona incuriosidad” (C. Baudelaire, si, sé, hago un poco de “name-dropping”), seria una razón para escribir? ¿Como hacemos niños por aburrimiento, escribiríamos del vació, para llenarlo? Me parece que la inspiración no está directamente vinculada al aburrimiento. No nace del vació, no tiene su fuente en lo vació. Se puede enriquecer de lo, pero no contentarse. Creo ahora que la mayoridad del mundo vive en el miedo de aburrirse de manera profunda. Y que se aburre. Lo peor no es el abrimiento en si mismo, sino la impresión compartida de un deber-ser que, por definición, jamas se encarnara. Quizás es la melancolía: la discrepancia consienta entre el ser y el deber ser. Pero me aparto del tema. ¿Porqué escribir? Obviamente, no por obligación. ¿Por pasión, por curiosidad? ¿Por ociosidad ? ¿Por envidia? Mi conclusión es que escribimos como soñamos. Por inconsciencia. Por proyección. Por disponibilidad.

Pero, cierro aquí esa paréntesis estúpida.

Me di cuenta que esa practica fue mi primera hundida en el mundo empresarial. En lo asqueroso de una relación profesional a la autoridad. En la dificultad de tener todo el tiempo retraso, de jamas tener razón. Que viciosas son las raras marcas de gratitud dadas por sus interlocutores, que les hace pensar que su trabajo presenta una cualquiera importancia. Que fácil es de complacerse en esa situación. Ahora más que nunca, tengo ganas de luchar, pero ya he dejado mis armas detrás de mi. De decirme que pudiera ser periodista, y que jamas lo seré. Que el periodismo no es hecho para mi. O, quizás, no es hecho para nadie.


Pero, es exactamente como la política. ¿Si la dejamos, quien la recuperara, sino los dignos sucesores de los we'ones actuales al poder?...

Soy periodista. Estoy en todos lados. Escucho todo. Escribo todo lo que escucho. Invento todo el resto.” Dac y Blanche (humoristas franchutes).

Toudy

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