samedi 31 juillet 2010

''Apaga tu tele, vive tu vida''


''Today is a lovely day to run

Start up the car with the sun

Packing blankets and dirty sheets

A roomful of dust and a broom to sweep up

All the troubles you and i have seen...''

Packing Blankets, Eels


Je me réveille avec une douce mélodie dans la tête. Le soleil, une fois encore, vient lutter contre le froid, glacial, de la matinée. Les nuits hivernales de Valparaiso ne sont pas fraîches, mais bien glaçantes. Avant de croiser mes colocataires, je pense en espagnol, en anglais, en français, ou plus exactement, en hispano-franglais, ce qui donne des phrases, au réveil tout du moins, comme ''May I take esa casserole ?''. Je vis depuis deux jours dans une joyeuse colocation composée de trois larrons, en plus de moi. Carmen est espagnole. 21 ans. Je crois qu'elle vit aux environs de Toledo. Avec ses yeux mouillants (Jacky, si tu m'entends...), elle parle vite, très vite, une langue belle à entendre, difficile à saisir, presque berçante. Danilo, Chilien, 26 ans, guide de Rafting et de kayak. Barbe de 126 jours sur la figure, le sourire aux lèvres, parle une forme de spanglish à mourir de rire. Fume clope sur clope, mais ne les achète que par paquet de dix. Est marié à Esther, même âge, depuis mars dernier. Australienne, blonde, planante, guide de kayak elle aussi. Couple du XXIe siècle, qui regarde des séries américaines sous-titrées en espagnol à deux heures du matin. Ils partent mercredi vers de nouveaux horizons, trouver du boulot entre Santiago, Concepcion, et Valdivia.

Les âmes se croisent dans la cuisine de 1,5 m², où nous partageons deux feux qui marchent, trois casseroles, et les paquets de café vides. La journée s'annonce belle. L'appartement alterne entre le bruit et le silence complet. Depuis ma chambre, au fond du couloir, j'entends des bribes de conversations de mes nouveaux roomies. Dans ma ruelle, le glorieux pasaje Fischer, se côtoient les graffs sur les murs avec les débarras à ciel ouvert, les escaliers escarpés, les maisons écroulées. Des enfants, sur le chemin de l'école, glissent sur les rampes, et manquent à chaque seconde de se vautrer et de se rompre le cou. Pourtant, si l'endroit peut paraître modeste, et d'ailleurs il l'est, je vis mes premiers instants d'indépendance en présence d'une machine à laver, et même d'un four. Incroyable.

La soirée passée, en écumant les bars nombreux et bajatos de la ville, j'ai rencontré du beau monde. Des Argentins, des Espagnoles (une invasion venue du Pays-Basque, semble-t-il), un Allemand, une Italienne, et beaucoup, beaucoup trop de Français. Je ne sais pas si le gouvernement a décidé d'ouvrir une succursale à Valparaiso, ou d'y installer une nouvelle colonie de peuplement (sans doute pour vider les campements illégaux de ''gens du voyage''), mais ces putains de Français sont partout. Et vas-y que ça parle français, et que ça fait aucun effort pour se mélanger. Un type hier, très sympathique par ailleurs, me demande: ''Et tu viens de quel pays ?''. En Français. Genre. Je voulais lui faire croire que j'étais Slovène, ou Berlinois, mais, n'ayant pas réalisé que la question était en français... je ne pouvais répondre sans révéler mon identité nationale. Ce que j'ai fait. Bref. Des conversations multiples, complexes (première expérience d'un débat sur le conflit israélo-palestinien en espagnol: peu convaincante, surtout que tu ne sais dire ni Juif, ni Arabe en castillan...), mais surtout enrichissantes, tant du point de vue humain que linguistique.


Non loin de mon lieu de vie, des passages sous forme de balcons ouvrent un paysage de rêve, tout en abritant des peintres, des vendeurs à la sauvette, des joueurs de guitare ou des jongleurs. Ici, les boulangères qui m'appellent ''mi niño'', les libraires me parlent en anglais, les serveurs en français (''Dé rien, maun ami !'').


Je me dis que je devrais faire autre chose que flâner dans les rues de la ville, un bouquin sous le bras, et l'appareil-photo dans l'autre. Ecumer les librairies, jouer de l'harmonica, ou visiter des musées. Joder, l'année est encore longue. J'aurais tout le temps pour ça... Vivre dans une ville nouvelle, c'est comme payer son loyer. C'est toujours mañana qu'on est sûr qu'on le fera.

Au détour d'une rue penchée à 80°, Simon me présente deux télévisions célèbres. Sur la première, ''Apaga tu tele''. Sur la deuxième, ''vive tu vida''. J'espère être capable de faire au moins l'un des deux.

mercredi 28 juillet 2010

''Valparaíso, qué disparate eres...''


''Valparaíso, qué disparate eres, qué loco, puerto loco, qué cabeza con cerros, desgreñada, no acabas de peinarte, nunca tuviste tiempo de vestirte, siempre te sorprendió la vida...''

Oda a Valparaíso, Pablo Neruda


19h00. Arrivée à Valparaíso. La ville brille, alors que la nuit tombe tout juste sur le port. Les rues sont bondées, les magasins remplis, les collines envahies par les lumières de la ville. Vision du paradis ? Valparaíso, ville portuaire magique, légendaire, à la dérive. Je descends du bus, et erre le long de ses artères, un plan à la main, les yeux mi-clos. La ville basse. Les collines. Le vieux port. Valparaíso, ville où se côtoient les maisons cossues, colorées, avec des ruines du tremblement de terre, ou des maisons simplement abandonnées à leur triste sort. Après quelques dizaines de minutes, je monte la côte censée m'emporter vers mon Hostelling International. Un homme, tout sourire, m'aborde, me guide, et me laisse devant la porte blindée de l'hôtel. Terrasse sur laquelle meurt les derniers rayons de soleil de la journée. Auberge simple et belle, accueil on ne peut plus chaleureux. Chambre avec 12 lits, et une seule personne présente. Juliette, Canadienne. Nous parlons pendant deux heures. Elle vient de Vancouver, je crois, parle un peu français, pas du tout espagnol (castellano). La bonté même. Je m'endors sur les coups de 23h, c'est-à-dire 5h00 du matin pour mon horloge interne.

Au matin, après une nuit hivernale glaciale, je me réveille tant bien que mal, et me traîne sur la terrasse où les premiers rayons de soleil tapent déjà dur. Je pars visiter une ville qui fourmille, où les rues crasseuses suivent les boulevards noirs de monde. Où les écoliers en uniforme passent devant les ouvriers à l'ouvrage. Où le bruit insupportable des taxis coexiste avec de la musique, parfois américaine, parfois hispanique. Je rencontre Simon. Un béret sur la tête, il ressemble déjà à Carlos (le terroriste, hein, pas le chanteur), sinon à Ernesto. Nous parlons français, puis espagnol, puis français. Il me briefe sur les coins de la ville qu'il connaît, sur les aventures déjà vécues par mes comparses présents sur place, et me propose même de me faire visiter une chambre étudiante libre dans la soirée. La crème de la crème.

Le vieux port semble encore flirter avec son propre mythe. La lumière se réverbère sur l'eau, et confère à l'endroit une poésie certaine. Je fonds. Valparaíso, mon nouveau chez moi.

mardi 27 juillet 2010

''Notre vie est un voyage...''


Jour-J (26 juillet 2010).

06h18. Phase 1: l'ancien et le nouveau.


Fond de l'air humide. Température tolérable. Départ des forces en présence vers l'aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle. A investir le plus rapidement possible, afin de pouvoir le contrôler de manière totale dans l'après-midi. Prochain objectif, Madrid, puis Buenos Aires, Santiago, et,''final target'', Valparaiso.


Alors que le train prend de la vitesse, je réalise l'énormité du moment, de l'instant, de l'immédiat. Après dix-neuf années de vie commune avec cette garce qu'est la France, je la quitte finalement, pour quelques mois au moins. Après tous ces choix, ces réflexions, ces sélections, je me dirige inexorablement vers l'Amérique Latine. Continent ''brand new'' pour le modeste explorateur que je suis. Après cinq années de projection estudiantine, je deviens enfin le héros de ma propre histoire. Mon Alexandre Naste à moi (ou mon Guy Tan, mon Romain Michel, mon Jean Duvoyage, pour les intimes).

Je plongeais dans l'immensité du nouveau, de l'inconnu, de l'impalpable. Je me demandais alors si l'heure était au neuf ou à l'ancien. Entrais-je dans une page nouvelle de ma propre histoire, ou n'était-elle que la continuation logique d'un parcours linguistique et étudiant débuté des années auparavant ?


Peut-être faut-il y voir les deux. De l'ancien et du nouveau. Un voyage attendu depuis toujours. Depuis toujours, et jamais.


08H45. Phase 2: l'engouement et la désillusion.


Impression étrange. Je me sentis brusquement propulsé vers ma destination. Le simple fait de ne pas regarder en arrière me fit effectuer une partie conséquente de ce lointain voyage. Je contemplais mon Guide du Routard® en fantasmant sur les soirées estudiantines du vieux port de Valparaiso, les nuits étoilées du désert d'Atacama, sur les plaines désertiques de Patagonie, les chemins non-balisés et sauvages de l'Isla Robinson Crusoe, les traversées mouvementées du Pacifique, les recoins non connus des touristes de Santiago, les évènements nationaux comme la fiesta del Mar ou el carnaval cultural de Valparaiso... Ma tête était alors au bord de l'explosion, tant images romantiques, chimères touristiques, et rêves d'aventures se mêlaient en un tout indescriptible, un fantasme presque incommunicable. A cela, fallait-il le rappeler, s'ajoutait la sourde envie de découvrir une terre prétendument progressiste et gauchiste, en tout cas, pour l'Européen idéaliste et romantique que je suis et reste: la vision d'un Allende socialiste, honnête, injustement destitué, et d'un Pinochet tyran, étiqueté comme le pire usurpateur de l'histoire du continent, avait bien du mal à s'estomper, quand bien même je tentais de faire preuve d'un peu plus de réalisme politique et historique. Il faut croire qu'à force de clichés, d'images toutes faites, l'Homme finit par projeter ses propres fantasmes, politiques ou autres d'ailleurs, sur ce qui semble le plus à même de les accueillir. Dans une certaine mesure, j'imagine que le Chili représente aussi cela pour moi: une façon de s'extirper d'un Occident en mal d'optimisme, de se rapprocher d'une vision alternative de la société, afin de mieux pouvoir y coller les contradictions propres à notre civilisation indo-européenne. Le Sud incarne cet Eden impossible, qu'un nordiste ne peut pourtant conceptualiser que là-bas. L'Amérique latine, qu'est-ce alors, une fois cette réalité dévoilée ? Serait-ce la terre sacrée d'Augusto Pinochet, d'Hugo Chavez, de Ronald Reagan, ou bien encore des FARC ? Non, bien sûr que non. Dans mon imaginaire tout du moins, cela reste (et restera, je l'espère) la terre de Pablo Neruda, de Simon Bolivar, de Gabriel Garcia Marquez, d'Ernesto Guevara, de Luis Sepulveda, ou encore de Salvador Allende ! Continent immense, riche d'un univers littéraire trop méconnu, idéaliste, longtemps dominé, opprimé, incarnant, dans une certaine mesure, un âge d'or perdu, comme un avenir ouvert.


Le décalage entre ma projection et la réalité, j'en suis conscient, se révèlera certainement extrêmement large. Qu'importe ? Cette vision en vaut bien d'autres. J'ose croire que je la conserverai. Du moins en partie.


27 juillet 2010.

05h52. Phase 3: attente.

Heures d'avion dans les pattes: 14h30. Heures d'attente dans les pattes: indéfinies.

Marche-arrière. Voyage décidément étonnant: arrivée à Madrid mouvementée. Je me rends compte sur le tarmac madrilène que je dois changer de Terminal. Et, ohoh, surprise number two, une dizaine de kilomètres séparent mon glorieux Terminal 4 d'arrivée avec mon Terminal 1 de départ vers l'Argentine. Et c'est parti pour un bon moment de stress intense dans les bus de transit madrilènes, avec des gens autour de moi qui me disent: ''it's okayyyy'', quand je suis en train de suer à grosses gouttes. Une infernale demi-heure plus tard, je trouve mon comptoir d'enregistrement, où je me pose telle une fleur sur la plage de Copacabana. Premiers contacts avec la langue espagnole... convaincants. La fille de l'enregistrement, blonde, vingt-cinq ans à tout casser, grand sourire aux lèvres, me regarde me débattre avec la grammaire, la compréhension, et la syntaxe. Elle finit même par me dire qu'elle viendrait bien avec moi à Valparaiso (''true story''). Je monte dans un avion bondé d'Argentins hystériques, certainement en mal du pays. Mon voisin ouvre alors la discussion. Juan Carlos est un Chilien, avocat à Valdivia, spécialisé dans les affaires de crimes sexuels (miam !). Il parle avec une rapidité déconcertante, et mâche tellement ses mots, que je me demande un instant s'il n'est pas dyslexique. Mais non, il est juste Chilien, super funky de surcroît, il me parle de Santiago, du Chili, du continent, tape sur les Argentins, plaint les Boliviens, encense une culture chilienne complexe, paradoxale, et extrêmement riche, parle d'histoire, de politique, de Pinochet, de plages, de la pluie et du beau temps. Exténué mais ravi, je finit quand même par m'endormir, un peu trop tôt à son goût, alors que nous survolons les eaux internationales atlantiques.

Marche-avant. Aéroport de Buenos Aires. Surprise numéro trois: en fait, j'ai pas besoin de traverser la ville au pas de course pour choper un avion dans l'autre aéroport. Bonheur ! Sauf que du coup, ça me fait à peine... sept heures pleines à combler. Et je n'ai pas le droit de quitter l'aéroport... enfin, je ne crois pas. Je me sens comme Tom Hanks dans Le Terminal (navet s'il en est un), coincé entre les Duty Free et les toilettes où se raser. Mais je me dis que, quand bien même j'eu le droit de sortir de là, le temps de passer le service d'immigration, de faire aéroport-centre ville, puis l'inverse, le stress de me balader dans cette immense cité avec un mac sur le dos, et enfin, miné par une fatigue palpable, enfin bref, cette accumulation nerveuse suffirait à me convaincre de continuer à errer dans les longs couloirs de l'aéroport.

''Notre vie est un voyage,

Dans l'hiver et dans la Nuit

Nous cherchons notre passage,

Dans le ciel où rien ne luit''.

mardi 20 juillet 2010

''Si ma grand-mère avait des roues, elle serait un tramway''


On a tous déjà connu ça. Un matin où on se réveille, et, sans même que l'on ai eu le temps d'y penser, la boule au ventre est déjà là. C'était un de ces matins.

Moi, ma vie, et mon visa.

11h37. Réveil difficile. Je sors de mon lit en maugréant. Me traîne jusqu'à l'ordinateur. Ouvre ma boite de réception. Et là, sans surbrillance aucune, elle me nargue. ''Vous n'avez aucun nouveau message. Retournez mourir dans le Vercors, ou autre endroit pareillement touristique''. Je m'écroule. Bord*l. Pas le moindre signe de vie du Consulat chilien. Qu'est-ce qu'ils foutent ? Mais qu'est-ce qu'ils peuvent bien foutre ? La date butoir de mon départ se rapproche, m'arrive dessus en courant. Je n'ai toujours pas mon visa. Ni de nouvelles de lui. Même pas un p'tit coucou.

11h50. Je comate devant ma boite de céréales (qui contient des vitamines C et D, ''nécessaires pour bien commencer la journée !''). La valse des ''et si'' commence. Et si je n'avais pas mon visa ? Et si les administrateurs chiliens m'avaient oublié ? Et si je devais partir sans, entrer sur le territoire chilien comme un allemand de l'Est en RFA après la construction du Mur ? Et si on me refusait tout simplement l'accès au territoire chilien ? Et si, par ce simple empêchement, je ne pouvais partir à l'étranger ?
Le scénario, un brin catastrophe, s'enchaîne facilement. Je suis viré de Sciences-Po, je me reconvertis dans le marché noir de chaussettes, importées depuis les bas-fonds de l'Asie centrale; après quelques années derrière les barreaux (pour trafic illégal de sous-vêtements), je commence à boire, à fumer du hachich, à m'enfiler des doses de coke, puis d'héro, avant de sombrer dans une caravane miteuse dans le Var, seul, le fisc à mes trousses, la mafia russe aussi ; je suis découvert inerte 21 jours après ma mort, une flasque de whisky dans une main, une seringue infectée par le Sida dans l'autre, la tête à moitié dévorée par mon teckel.

13h45. La pression monte. La boite de réception reste inlassablement vide.
Heureusement, me restait l'unique proverbe auquel m'attacher: ''si ma grand-mère avait des roues, elle serait un tramway''.

14h15. Délivrance (pas le film, cette grosse daube cinématographique, hein) !!! Le mail est arrivé. Je peux aller sur la capitale lumière retirer ce satané passeport.

Le 20 juillet aurait pu être mon 14 juillet à moi. La victoire sur l'oppression (ou plutôt la pression), l'achat d'un appareil-photo numérique, la félicité pour tous les jours à venir.

17h30. Un deuxième mail vient d'arriver. Apparemment, je suis convoqué à Paris à deux moments différents. Demain, ou après-demain. Et je fais quoi, moi, de ces infos contradictoires, bordel ? Je me tape la tête contre le mur.

Et si j'y allais demain ? Ou alors après-demain ? Et si mon train explosait ? Ou bien s'il y avait un attentat au Consulat chilien ?...
Damn it. Ça recommence.

Tudy B.

samedi 17 juillet 2010

''A quoi sert de voyager si tu t'emportes avec toi ?''

Hola chicos y chicas !

A moins de dix jours de mon départ, je me décide enfin à ouvrir un blog, un vrai, un grand. A envoyer du lourd qui tâche, de la photo qui frappe, du propos social qui résonne (''muerte al jefe, viva la revolucion siempre !!!''). Ce ''blog'' sera donc écrit en français dans les premières semaines, et puis, si jamais j'en suis capable, il sera constamment traduit en espagnol, pour les plus hispanophiles d'entre vous (oui, vous, mes trois lecteurs et demi, dont ma maman).

Avant de m'engouffrer dans le monde terrifiant de l'Amérique Latine, j'ai encore quelques trucs à régler. Du style, choper un visa. Histoire de pas être renvoyé dans mun pais au bout de trois mois de cohabitation avec des Sénégalais échoués à Copacabana. Ou encore faire mon sac, moment d'intense stress où les choix à effectuer me fendent le coeur (prends-je du Heidegger ou du Hegel... ? Monde cruel). Ou même me demander si je vais survivre aux deux jours de trajet intensifs qui m'attendent, dont la redoutée traversée de Buenos Aires. Ou pire, me dire que je ne capte rien à l'accent chilien, et que je vais être obligé de parler en langage des signes pour obtenir des pesos. Si j'ai la chance d'avoir un appareil photo, je ferai évidemment partager mes nuits enflammées avec mon public en délire. Si jamais j'en ai un.

Bref, que du bonheur en perspective. Je pars le 26 juillet au matin. Soit bientôt. Comme disait Arnold Schwarzenegger: I'll be back. En 2011.

Un type du nom de Sénèque, tuteur d'un certain Néron, homme qui aimait bien s'éclairer avec des chrétiens, disait un moment à de ses potes de bars, Lucilius: ''A quoi sert de voyager si tu t'emportes avec toi ? C'est d'âme qu'il faut changer, et non de climat''.

Là réside l'unique objectif de cette expérience tant attendue.

Tudy